Piolets d'Or - Ascensions lauréates 2019
  • Piolets d'Or 2019 | 23rd September 2019 | ©Szymon Aksienionek

  • Piolets d'Or 2019 | 23rd September 2019 | ©Michal Zlotowski

  • Piolets d'Or 2019 | 23rd September 2019 | ©Lucyna Lewandowska

  • Piolets d'Or 2019 | 23rd September 2019 | ©Michal Zlotowski

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  • Piolets d'Or 2019 | 23rd September 2019 | ©Szymon Aksienionek

  • Piolets d'Or 2019 | 23rd September 2019 | ©Szymon Aksienionek

  • Piolets d'Or 2019 | 23rd September 2019 | ©Szymon Aksienionek

  • Piolets d'Or 2019 | 23rd September 2019 | ©Szymon Aksienionek

  • Piolets d'Or 2019 | 23rd September 2019 | ©Michal Zlotowski

Ascensions lauréates 2019

Lunag Ri (6,895M)

Lunag Ri depuis le sud-ouest.
(A) Sommet principal (6895m).
(B) Sommet du sud-est
(1) Ligne des tentatives d’Anker-Lama en 2015 et 2016.
(2) Ligne des ascensions en solo de Lama.
(H1) Point culminant avec Anker en 2016.
(H2) Point culminant des tentatives de 2015 et de la tentative en solo de 2016.
©David Lama/American Alpine Journal

LUNAG RI (6 895M), PREMIÈRE ASCENSION PAR L’ARÊTE OUEST
1500 M, 90°, DAVID LAMA (AUTRICHE), SOLO, 23-25 OCTOBRE

Lunag Ri est le point culminant du Massif Lunag de Rolwaling, qui chevauche la frontière népalaise. Avant 2018, il s'agissait de l'un des plus hauts sommets vierges du Népal, qui comptait jusque la au moins quatre tentatives sérieuses d’ascension sommitale. Une tentative depuis le sud-est et une autre depuis le nord ont toutes deux abouti à une antécime située au sud-est. En 2015, Conrad Anker et David Lama atteignent un point situé sur l’arête ouest, à environ 300m sous le sommet, jugeant l’arête plus complexe et difficile que prévu. Ils y retournent en 2016, mais Anker est évacué par hélicoptère après avoir été victime d'un accident vasculaire cérébral. Lama fait ensuite une tentative en solitaire audacieuse, dépassant son précédent record d'environ 50m.

En 2018, quand Anker confirma qu'il ne participerait plus à ce type d'expédition, Lama décida de refuser les autres offres de grimpeurs d’un niveau pourtant très élevé et de faire cavalier seul. Dans le froid intense de fin octobre,
l’Autrichien gravit un terrain mixte difficile, de glace et de neige, avec deux bivouacs, pour atteindre le point de difficulté technique le plus important de l’ascension, situé sur le flanc raide. Surmontant ce point, il entreprit une traversée aérienne jusqu'au spectaculaire sommet du plongeoir. Sa descente se fit en rappel, principalement le long de son parcours. C’est une ascension qui – pour reprendre ses mots – restera «gravée dans ma mémoire pour l’exposition, la difficulté, le froid et la solitude, et pour la réussite d’un projet personnel».

Luphgar Sar West (7,157M)

L’extrémité ouest du Hispar Muztagh avec :
(A) Distaghil Sar (7885m),
(B) le Lupghar Sar ouest (7175m), montrant la route 2018 sur la face ouest,
(C) Momhil Sar (7414m),
(D) Trivor (7728m) et
(E) Khunyang Chhish (7852m).
Hansjörg Auer sur le glacier de Baltbar et sa ligne sur la face ouest du Lupghar Sar
West. ©Hansjörg Auer/American Alpine Journal

FACE OUEST ENV. 1000 M, M4 55°,
HANSJÖRG AUER (AUTRICHE), SOLO EN UNE JOURNÉE, 7 JUILLET

Le massif de Lupghar Sar, rarement tenté, situé dans le parc national Hispar Muztagh du Karakoram occidental, comprend trois sommets situés sur une haute arête sommitale est-ouest. Le sommet ouest a été escaladé pour la
première fois en 1979 par une cordée allemande via l’arête sud-ouest, caractérisée par une roche dangereusement instable et friable, typique de ce sommet. Il a été répété la même année, et à nouveau en 1980, par des Japonais, la
première de ces expéditions se dirigeant vers l'Est sur plus d'un kilomètre et demi, le long d’une arête acérée jusqu'au Sommet Central (principal). Il s'agissait d'ascensions en style himalayen, avec des moyens très lourds et un
véritable siège de la montagne et ni les sommets occidentaux ni centraux n'ont été sérieusement retentés avant 2018.

Après une longue acclimatation, une reconnaissance à la fois de la face et de son approche complexe, Hansjörg Auer quitta le camp de base et navigua sur le glacier sauvage de Baltbar jusqu'à un bivouac situé à 6200m, sous le côté
gauche de la face ouest du Lupghar Sar West. Le lendemain, il réalisa une ascension rapide de la face ouest pour atteindre la partie supérieure abrupte de l’arête nord-ouest à 6900 mètres. Bien qu'il ait prévu un deuxième bivouac, il décida de laisser son matériel à l’abri et de se diriger vers le sommet. Un terrain mixte très meuble et une arête de corniche très exposée et étroite lui ont permis de rejoindre le point culminant. Auer réussit à descendre au camp de
base le soir du même jour. Même si les caractéristiques techniques de la voie n'étaient pas élevés, il s'agit d'une ascension audacieuse, engageante et précaire, avec une descente imposante du même itinéraire, le tout entrepris
complètement seul à haute altitude et en un temps remarquablement rapide.

Latok I (7,145M)

Vu du nord, (A) le Latok I (7145m) et (B) le Latok II.
(1) La tentative russe de 2018 sur l’arête nord, atteignant l’arête sommitale à environ 7050m.
(2) Itinéraire anglo-slovène pour effectuer la deuxième ascension du Latok I, en passant par le col ouest pour finir par les pentes sud.
©Sergey Glazunov/American Alpine Journal

ARÊTE/FACE NORD ET FACE SUD 2500M, ED+,
ALEŠ ČESEN - LUKA STRAŽAR (SLOVÉNIE) - TOM LIVINGSTONE (ROYAUME-UNI), 5 AU 9 AOÛT

En 1978, quatre Américains tentèrent le "Walker Spur du Karakoram", l’arête nord du Latok I depuis le glacier du Choktoi. Jim Donini, Michael Kennedy, George et Jeff Lowe ont passé 21 jours à grimper sur plus de 100 longueurs. Ils avaient probablement surmonté toutes les difficultés de la course lorsque le vent, le froid et la détérioration rapide de l'état de Jeff Lowe due au mal de l'altitude ont forcé la cordée à effectuer un repli. Cette ascension reste l’un des plus épiques et des plus remarquables échecs de l’histoire de l’alpinisme. Malgré des dizaines d'essais ultérieurs au cours des 40 années qui suivirent, personne ne réussit à rejoindre le même point culminant à près de 7000m atteint par la cordée. La première et unique ascension à ce jour de la montagne date de 1979, lorsqu'une équipe japonaise atteignit le sommet par le sud.

Tom Livingstone a rencontré Luka Stražar lors d'un rassemblement international hivernal en Écosse. Avec Aleš Česen, ils se sont rendus dans la partie nord du Latok I, où Česen a confié: "nous pensons qu'il existe un meilleur moyen de se rendre au sommet que l'arête nord complète". L'Américain Josh Wharton, qui s'est rendu quatre fois au Choktoi pour tenter l'arête nord, a envisagé une ligne qui gravirait le flanc droit de l'arête, puis traverserait vers le col (ouest) entre les Latok I et II. De là, son itinéraire envisagé traverserait le côté sud de la montagne, où un terrain plus facile conduirait au sommet. Cette route a finalement été empruntée par le trio anglo-slovène, qui a progressé sur d’assez bon couloirs de glace et névés sur le côté droit de l’arête jusqu'à environ 6400m, puis a bifurqué vers la droite pour atteindre le col ouest situé à 6700m. De là, ils ont suivi les pentes de neige exposées au sud par temps généralement orageux jusqu'au sommet qu'ils ont atteint le cinquième jour. En redescendant à peu près sur la même ligne, l’équipe a regagné son camp de base trois jours plus tard, réalisant ainsi la deuxième ascension seulement de cette prestigieuse montagne du Panmah Muztagh, et la première en partant du nord.

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